Projet Mister Rugby

Projet Mister Rugby :

Mon projet pour le rugby français

À Jacques Fouroux.

Avant propos : Passionné de rugby, j’ai souhaité avec le projet suivant trouver un système performant et consensuel pour le rugby français. Afin que les « petites guerres » entre le XV de France et la Ligue soient à jamais enterrées. Une « union sacrée » entre les clubs et le XV de France. Que notre XV de France et notre championnat soient les deux vitrines d’un rugby tricolore envié partout sur la planète ovale.

I Raisons du projet

II Les avantages du système franchisé

A/ Structures et développement

B/Avantages sportifs

C/Avantages financiers

III Les objectifs du système franchisé

IV Les critères d’attribution

A/Les critères sportifs

B/Les critères non-sportifs

V Les formules possibles de championnat

A/ Le système AFL – Une formule aux nombreux avantages

B/ D’autres formules possibles

VI La Ligue de développement

VII Argumentaires – Les idées reçues

I Raisons du Projet

Lorsqu’en 1995 le rugby est passé professionnel deux voies se sont ouvertes pour permettre cette professionnalisation :

–          Celle des clubs, adoptée pour des raisons culturelles en France et en Angleterre. Les clubs pensaient qu’ils seraient assez forts pour pouvoir développer et gérer eux-mêmes cette professionnalisation.

–          Celle des provinces, gérée essentiellement par les fédérations qui au départ pensaient qu’il n’y avait de la places que pour un nombre limité de formations professionnelles par pays (entre 2 et 5 selon les pays). C’est la solution choisie par l’Hémisphère sud, mais aussi par l’Irlande.

La première est connue sous le nom de système de promotion et relégation. Cette solution s’est imposée comme une évidence en France et en Angleterre car c’est celle qui a été choisie par presque tous les grands sports d’équipes professionnels en Europe (football, basket-ball, handball, etc.).

On oppose à ce  système de promotion et relégation un autre principe appelé système de franchises ou encore ligue fermée dans lequel les formations participantes sont choisies selon divers critères et ne peuvent descendre à la fin de la saison sportive. Ce système est surtout utilisé par les sports professionnels nord-américains mais aussi par le football australien ou le rugby à XIII par exemple. En rugby, le système des provinces s’apparentent en de nombreux points à ces ligues fermées.

Pour des raisons inconnues et probablement diverses le président de la FFR, Pierre Camou, a émis l’idée que des sélections provinciales participent à la Coupe d’Europe au lieu d’y envoyer les meilleurs clubs français.  L’idée est loin d’être mauvaise mais elle arrive 15 ans trop tard, car les clubs ont fourni un effort considérable pour s’adapter au monde du sport professionnel en multipliant leur budget par 10, en modernisant leur stade, en essayant de développer une notoriété nationale, etc. Il serait donc inacceptable qu’en cours de route la FFR change son fusil d’épaule ce qui porterait gravement atteinte aux clubs professionnels dont la croissance n’est pas terminée.

Néanmoins si on excepte les cas anglais et français il faut admettre que la plupart des autres pays ont choisi le système de franchises, car celui-ci semble en bien des points plus adaptés au sport qu’est le rugby.

Or il est possible pour les clubs de monter eux-mêmes un système de ligue fermée ; en effet les franchises peuvent parfaitement se faire sur le socle de clubs professionnels déjà existants. C’est une solution intermédiaire entre le système de promotion et relégation que nous connaissons actuellement et celui des provinces. C’est notamment la solution choisie par la Superleague de rugby à XIII en Grande-Bretagne ou l’Euroligue de Basket-ball en Europe.

Cette dernière solution offre de nombreux avantages.

II Les avantages du système de franchises

A/ Structure et développement

Les structures sportives : Le principal avantage d’une ligue fermée, c’est qu’elle permet aux clubs qui sont en son sein d’investir dans des structures (stades, centres de formation, etc.) nécessaires à leur développement sans craindre la relégation sportive. Le Colloque Stades qui s’est tenu à Paris les 22 et 23 novembre 2010 a mis en avant la vétusté des équipements des clubs du Top 14 Orange soulignant qu’il s’agissait d’un frein à leur développement. Ce même colloque a mis en avant la disparité qu’il y avait entre les clubs au niveau des structures. Il est évident que la menace d’une relégation sportive constitue un énorme frein à l’investissement. Il est a noté que les clubs qui disposent des meilleures infrastructures sont souvent ceux qui jouent les premiers rôles dans le championnat et qui ne sont pas directement menacés de relégation sportive.

Conquérir un nouveau public : Ce même colloque a mis en avant le fait que de nombreuses personnes qui s’intéressent au rugby ne sont jamais allées voir un match de Top 14 Orange tout simplement parce qu’il n’y a pas d’équipes professionnelles dans leur région. Il existe donc un marché de spectateurs énorme qui n’est pas encore exploité. En attribuant des franchises aux grandes métropoles urbaines françaises (si les clubs appartenant à celles-ci présentent un projet sérieux et viables) il serait possible de gonfler considérablement le nombre de spectateurs.

Doper l’offre télé : On peut constater qu’un championnat comme la Ligue 1 de football tirent un profit bien plus important que le Top 14 de l’offre faite par les chaines de télévision. Le Top 14 Orange aura du mal à intéresser les médias et les chaînes de télévisions tant que des régions entières n’ont pas de clubs de haut niveau. Une meilleure répartition de la carte de France des clubs du Top 14 devrait alimenter la concurrence entre les chaines de télévision. Remarquons qu’en dehors de Canal+, qui est détentrice des droits, aucune autre chaîne n’a manifesté son intérêt pour le Top 14 qui pourtant est un championnat de qualité mais qui est vendable dans quelques régions seulement. Aucune chaîne non-plu n’a souhaité proposé une émission pour retransmettre les images du Top 14 Orange en différé comme cela existe en football avec téléfoot.  Non seulement l’argent provenant des chaînes de télévision est limité mais il se crée un manque d’image et de visibilité qui handicape vraiment les clubs professionnel. Le système des franchises donne l’opportunité au rugby de toucher un public beaucoup plus large car une grande partie du territoire français serait directement concerné par le Top 14.

Ainsi les clubs pourraient penser sur le moyen ou long terme et non plus sur le court terme.

B/Avantages sportifs

Les joueurs : Il est intéressant de noter qu’un club qui accède au Top 14 n’a que de très faibles chances de pouvoir s’y maintenir. Lorsque celui-ci s’engage sur le marché des transferts, la majorité des joueurs ont déjà trouvé un club. Peu nombreux, sont les joueurs de Top 14 qui sont prêts à signer un contrat avec un club qui statistiquement à de très fortes chances de se maintenir. Avec le système de ligue fermée le club qui vient d’acquérir à une franchise peut disposer de plusieurs mois pour pouvoir monter une équipe qui sera compétitive.

Les jeunes : Il est plus facile pour un club qui n’est pas menacé de relégation de lancer en équipe première de jeunes joueurs formés au club. Alors que la tendance actuelle va plutôt vers des joueurs étrangers déjà formés et habitués au haut-niveau.

Le jeu : Dans un système de ligue fermée les équipes ne jouent plus pour ne pas perdre mais jouent pour gagner. Les équipes peuvent se lancer dans la pratique d’un jeu plus ambitieux. Si elles ne sont que très peu à le faire c’est tout simplement que ce type de jeu nécessite du temps et une vision à moyen terme rendu impossible par la menace constante d’une relégation.

Pour les équipes qui n’ont pas encore intégré le Top 14 ce seraient l’ensemble de leurs résultats des dernières années qui seraient pris en compte et non plus le résultat d’un seul match de phase finale.

C/Avantages financiers

Notons l’importance du nombre de clubs qui, n’ayant pas pu présenter des comptes satisfaisants devant la DNACG, ont été relégués en ProD2 ou en Fédérale I pour des raisons administratives ces dernières années. Il s’agit la plupart du temps de clubs habitués au bas du tableau qui n’ont pas pu se développer efficacement pour les raisons invoquées plus haut. (Cf. A/ Structure et développement).

Dans un système de ligue fermée les franchises sont attribuées selon des critères sportifs certes, mais aussi selon des critères financiers. Seuls seraient admis les clubs qui pourraient présenter un business plan suffisamment sérieux et qui auraient les reins assez solides pour passer en Top 14.

Nous avons vu plus haut qu’un nombre restreint de clubs possédaient des infrastructures dignes du sport professionnel de haut niveau. Ces clubs sont les vaches à lait de notre championnat car non seulement ils sont capables de remplir leur propre stade, mais en général ce sont ceux qui ont également la capacité de remplir les stades où ils se déplacent comme visiteurs, ceux qui font que le Top 14 réalise de bonnes performances à l’audimat, ceux qui attirent les médias et qui permettent donc à l’ensemble des clubs du Top 14 de vivre correctement. Seulement, ces clubs sont minoritaires (6 ou 7) avec un système de ligue franchisée il serait possible de multiplier ce genre de clubs, en localisant certaines de ces franchises dans de grandes agglomérations où le potentiel de développement est énorme.

III Les objectifs du système franchisé

à Aider la croissance du rugby professionnel

à Aider les clubs professionnels à disposer de structures modernes (stades couverts avec loges, boutique, centre de formation moderne, etc.)

à Proposer un « jeu positif ». Les clubs joueraient pour gagner et favoriseraient d’avantage le secteur offensif, s’approcher du jeu proposé par les nations de l’hémisphère sud.

à Doper l’assistance dans les stades grâce à la conquête d’un nouveau public. Faire du Top 14, l’un des 10 plus grands championnats planétaire en terme de spectateur, ce qui équivaudrait à faire jeu égale avec la Ligue 1 de football.

à Rendre le produit Top 14 Orange plus vendable pour les médias, en faisant en sorte qu’il touche un échantillon de personnes beaucoup plus large.

à Faire face de manière sereine à la double concurrence :

–          des championnats de rugby étrangers. (Super Rugby, Premiership, etc.)

–          des autres sports (football, basket-ball, handball, etc.)

à Permettre au XV de France de s’appuyer sur un championnat de qualité.

IV Les critères d’attribution

Les critères d’attribution seraient multiples. Voilà un barème qui viserait à évaluer les clubs candidats à l’obtention d’une franchise.

A/ Les critères sportifs

Les résultats sur les 5 dernières années :

–          1 point pour un club ayant accédé à une finale du Top 14

–          2 points pour un club ayant été sacré champion de France

–          2 points pour un club ayant accédé à une finale de Coupe d’Europe (Heineken Cup)

–          3 points pour un club ayant gagné une Coupe d’Europe

–          1 point pour un club ayant gagné un championnat de T14 Développement

–          1 point pour un club ayant été champion de la saison régulière de T14 Développement ou de Top 14.

NB : Un club sacré champion ne peut marquer des points de finalistes.

Qualité du centre de formation :

–          2 points pour les clubs ayant un centre de formation classé dans la Catégorie 1.

–          1 point pour les clubs ayant un centre de formation de Catégorie 2.

Cf. Catégories des centres de formation :

http://www.lnr.fr/la-lnr-centres-de-formation-centres-de-formation-24-08-2010-7-186-11156,11156.html

B/ Les critères non-sportifs

Le Stade :

–          1 point pour les clubs disposant d’un stade de plus de 10 000 places.

–          1 point supplémentaire pour tranche de 5 000 places supplémentaire (jusqu’à 30 000/ maximum 5 points)

–          1 point si toutes les places sont couvertes.

–          1 point si le stade dispose d’un nombre de loge suffisant.

–          1 point si le stade est équipé d’une boutique en dur.

Assistance :

–          Deux points si le club attire une moyenne de plus 15 000 spectateurs par match (délocalisations comprises).

–          1 point supplémentaire par tranche de 5000 spectateurs supplémentaires.

–          1 point pour les clubs de T14 Développement attirant une moyenne supérieure ou égale à 8 000 spectateurs par match.

–          2 points pour les clubs de T14 Développement qui attirent plus de 10 000 spectateurs.

Géographie :

–          3 points si le club appartient à une agglomération de plus de 5 millions d’habitants.

–          2 points si le club appartient à une agglomération de plus de 500 000 habitants.

–          1 point si le club appartient à une agglomération de plus 200 000 habitants

–          1 point s’il n’y a pas d’autres clubs de Top 14 dans un rayon de 100 kilomètres à la ronde.

Financier :

–          1 point pour les clubs qui disposent d’un budget supérieur à 15 millions d’euros.

–          2 points pour les clubs dont le budget est supérieur à 20 millions d’euros.

–          1 point pour tous les clubs dont la DNACG certifie que les finances sont saines (budget équilibré).

Historique :

–          1 point pour tout club ayant remporté une Heineken Cup

–          1 point pour tout club ayant remporté au moins 5 titres de Champions de France.

En fonction du nombre de point les clubs sont classés en quatre groupes :

Licence A : Ces clubs obtiennent une licence pour jouer 6 saisons dans le Top 14 Orange.

Licence B : Ces clubs obtiennent une licence pour jouer 3 saisons –renouvelable-  dans le Top 14 Orange.

Licence C : Ces clubs n’obtiennent pas de licence pour le Top 14 Orange mais obtiennent une licence de trois ans pour jouer en ligue T14 Développement.

Pas de licence : Ces clubs n’obtiennent aucune licence et ne sont pas invités à participer à un championnat professionnel de rugby.

Ces licences sont toutes renouvelables et un Comité d’attribution des licences se réunit tous les trois ans. Ce comité est composé du Président de la LNR, d’un représentant des clubs du Top 14, d’un représentant des clubs du T14 Développement, d’un représentant de la FFR et un représentant de la chaîne de télévision disposant des droits d’image pour le Top 14 Orange. Le Comité d’attribution des licences peut librement, avant de donner son verdict, faire appel à des consultants sportifs et des consultants de la finance/du marketing sportif.

V Les formules possibles de championnat

Si la structure du championnat (système de club ou système franchisé) est une chose, la formule de championnat en est une autre. La formule choisie déterminera le nombre de franchises. Choisir la bonne formule relève du vrai casse-tête tant le nombre de paramètres à prendre en compte sont nombreux : le nombre de clubs, les impératifs du XV de France et du calendrier international, les exigences des télévisions, le nombre de matchs à la maison, etc.

Un nombre de clubs trop grand aurait pour effet par exemple de diluer l’élite du rugby français, au contraire un nombre de clubs trop petit pourrait affecter la profondeur de cette élite et ainsi le XV de France.

Force est de constater que la formule actuelle (poule unique de 14 clubs, matches aller-retour ouvrant sur des phases finales) offre un certains nombre de garanties : Un nombre de clubs optimale, un nombre de match à domicile suffisant pour la comptabilité des clubs, la poule unique offre une certaine lisibilité du championnat. Toutefois notons que, comme toute formule, elle a ses inconvénients : Un nombre de matches trop important et peu adéquat avec les exigences du calendrier international.

Avec cette multitude de paramètres, la LNR a peut-être accordé un peu trop d’importance à la lisibilité du championnat, suivant l’idée que pour être suivi par le plus grand nombre la formule du championnat doit être simple. C’est une idée fausse, preuve en est les formules de championnat des grands sports américains : NFL, NBA, MLB qui avec leur système de poule régionales et de conférences sont d’une complexité extrême. Cela ne les empêche nullement d’attirer les foules.

Encore une fois il est bon de voir ce qui se fait ailleurs. Notamment du côté du football australien (AFL) et du rugby à XIII (Super League et NRL) car il s’agit vraisemblablement des sports les plus proches du rugby (sports à la fois d’équipe et de contact) et dont les impératifs sont similaires. Il est impossible pour ces sports de jouer deux fois par semaine comme cela peut se faire sans encombre dans des sports comme le football, le basket ou le volley.

Ci-dessous vous retrouverez la formule utilisée par l’Australian Football League (AFL, le championnat de football australien) qui est complètement adaptée au rugby d’élite français et à ses nombreuses contraintes.

A/ Le système AFL – Une formule aux nombreux avantages

La proposition suivante a été inspirée par le championnat professionnel de football australien. Il s’agit d’une poule unique (que l’on peut fixer à 14, 15 ou 16 clubs). Tous les clubs s’affrontent au moins une fois. En revanche, le nombre de journée de championnat est limité à 20 (ou 22 si on part sur une base de 16 clubs). Ce qui signifie que tous les clubs ne se reçoivent pas en match ‘aller-retour’. Par exemple, si une équipe A rencontre une équipe B en match ‘aller-retour’ et une équipe C  en match ‘aller’ uniquement une saison, elle rencontrera l’équipe B en match ‘aller’ puis C en match ‘aller-retour’ la saison suivante. Les 8 premiers sont qualifiés ensuite pour les phases finales organisées sur 4 semaines :


La formule de phase finale ci-dessus a l’avantage de multiplier les matchs de phases finales et de proposer le bénéfice du terrain aux clubs les mieux classés. Les matchs de phases finales étant ceux qui attirent le plus grand nombre de spectateurs cela devrait largement contribuer à palier le manque à gagner dû au nombre inférieur de matchs joués en saison régulière par rapport à la formule actuelle. Cependant, il serait aussi possible d’adopter le système AFL pour la saison régulière et de garder le système de phases finales déjà existant dans le Top 14 Orange.

Cette formule offre de nombreux avantages :

–          Elle permet d’éviter la surcharge de match et de proposer un nombre de matchs optimal par saison sans réduire le nombre de club.

–          Elle implique les équipes dans tous les matchs du championnat y compris dans les matchs a l’extérieur, les clubs ne peuvent plus faire d’impasse.

–          Il est même possible de réduire encore un peu plus le nombre de matchs les années de Coupe du Monde sans toucher à la formule du championnat.

–          Pour le grand public la formule reste très lisible puisqu’il s’agit d’une poule unique avec un premier et un dernier.

Avec une telle formule une équipe  jouerait 20 matchs de saison régulière dans l’année contre 26 aujourd’hui. Soit un gain d’un mois dans le calendrier !  Ce qui permettrait aux joueurs d’avoir de vraies plages de récupération et de préparation.

Mais cette formule où tous les clubs ne se rencontrent pas en match ‘aller-retour’ est elle sportivement équitable ?

Cette formule n’est pas moins équitable qu’un Tournoi des 6 Nations où les équipes s’affrontent en match ‘aller’ sans retour, qu’une Coupe du Monde où on retrouve toujours un déséquilibre entre les poules, qu’un Super 15 dans lequel toutes les équipes ne s’affrontent pas. De même qu’avec la formule de Top 14 actuelle un club peut terminer premier de la saison régulière et se faire sortir en demi-finale.

Même si la formule choisie par l’AFL semble la plus adaptée au Top 14, d’autres système de compétition sont possibles :

B/ D’autres formules possibles

Le système de conférence : Ce système (adopté entre autre dans l’hémisphère sud pour le Super 15) offre la possibilité aux clubs/franchises de jouer un nombre optimal de match et de multiplier le nombre de derbys au cours d’une saison. On pourrait imaginer un championnat avec deux conférences ‘Atlantique’ et ‘Méditerranée’ de 7 clubs. En revanche, tous les clubs ne s’affrontent pas forcément. Toutefois, ce système semble surtout utile dans des pays très vaste géographiquement ce qui n’est pas le cas de la France métropolitaine.

Chaque club rencontrerait les adversaires de sa franchise en match ‘aller-retour’ et jouerait contre les clubs de l’autre conférence en match ‘aller’ uniquement. Soit un total de 19 matchs pour la phase de saison régulière, contre 26 actuellement avec la formule actuelle.

VI La Ligue de Développement

Cette compétition regrouperait tous les clubs ayant obtenu une licence C. L’objectif de ce championnat serait clairement de préparer les clubs à leur intégration au Top 14. Le club vainqueur d’une édition de cette compétition  ne serait pas systématiquement intégré à l’étage supérieur. Les résultats sportifs, mais aussi les infrastructures du club, le secteur commercial, la stratégie de développement ou bien l’équilibre financier du club serait autant de critères pris en compte.

Nom de la compétition : Il serait bon de trouver un autre nom que ProD2 à cette compétition. En effet, il ne s’agirait plus d’une véritable deuxième division puisque le vainqueur ne serait plus automatiquement intégré à l’étage supérieur. Il s’agirait plutôt d’une deuxième ligue franchisée –également administrée par la LNR- Peut-être pourrait-on lui trouver un nom plus vendeur afin d’aider les clubs qui la composent à attirer les investisseurs. Un nom tel que T14 Développement serait vraisemblablement plus évocateur et plus approprié.

Formule du championnat : la formule de cette compétition ne serait pas soumise aux mêmes impératifs (matchs internationaux, Coupes d’Europe) que le Top 14. Il serait beaucoup plus facile de trouver une formule adéquate. La formule dépendrait évidemment du nombre de clubs ayant obtenus une Licence C.

VII Argumentaire

Voici quelques idées reçues sur le système de franchises :

C’est un système américain qui ne correspond pas à notre culture. C’est faux ! Même si le système est largement utilisé en Amérique du nord, on retrouve ce système partout dans le monde, notamment pour de nombreux championnat de rugby :

–          En Australie : NRL (rugby à XIII), AFL (football australien), Super 15 (rugby), NBL (Basket-ball)

–          En Europe : Euroleague Basket-ball, Superleague (rugby à XIII), Magners’ league (rugby), Liga Superiberica (rugby, Espagne)

–          En Inde : IPL et ICL (Cricket)

On remarque donc que ce championnat dépasse largement les frontières nord-américaines. De plus avec le présent projet, les franchises utiliseraient le socle de clubs déjà existants donc notre culture du rugby serait alors complètement respectée.

C’est du rugby « commercial ». Complètement ! Et c’est une réalité depuis que le rugby est passé professionnel qu’il serait temps d’assumer. Le rugby professionnel a le droit, lui aussi, de chercher la croissance là où elle se trouve.

C’est un rugby de friqués, la mort d’une certaine idée du rugby. Cette accusation est ridicule et ne tient pas debout : Le rugby professionnel ne tue pas le rugby amateur. Personne n’interdit aux amoureux d’aller voir leur club jouant en Fédérale. Au contraire, plus le rugby professionnel sera riche, plus il pourra aider financièrement le rugby amateur.

Cette formule est injuste sportivement puisque le club champion de deuxième division ne monte plus en première division. Non, ce qui est injuste sportivement c’est de faire croire aux partenaires, aux joueurs et aux supporteurs que leur club a les reins assez solides pour lutter en Top 14. Il est injuste qu’une équipe qui a bataillé durement pour se maintenir dans l’élite soit rétrogradée administrativement parce que certains dirigeants les ont trompés. Il ne faudrait plus voir le deuxième championnat comme une D2 mais plutôt comme une ligue parallèle de développement.

C’est un rugby de clubs de grandes villes les clubs professionnels des petites villes disparaîtront.

Au contraire le système de franchise permet d’avoir un équilibre entre les clubs appartenant aux grandes métropoles et les clubs situés dans des villes moyennes. Les premiers permettraient de réaliser une croissance vitale au rugby des villes moyennes. Un championnat entre les 10 plus grandes villes françaises duquel serait exclus Perpignan, la Côte basque, Clermont-Ferrand ou Toulon serait purement suicidaire. De même qu’un championnat où ne retrouverions plus de clubs parisiens, lyonnais ou bordelais ne serait pas viable.

La formule ‘AFL’ proposée n’est pas rentable puisque les clubs recevraient 10 fois au lieu de 13 fois. C’est vrai. Mais un rugby où certains joueurs jouent une quarantaine de matchs de haut-niveau est-il encore viable. L’idée de ce projet, c’est moins de matchs mais plus de matchs de haut niveau. Avec un tel championnat, les impasses à l’extérieur deviennent impossibles. Faire une impasse est un manque de respect énorme pour les partenaires et les spectateurs qui paient leur entrée. Certains matchs n’attirent pas plus de 8 000 spectateurs. Faut-il vraiment continuer à jouer ce genre de matchs qui ne sont profitables pour personne ? Faut-il mieux recevoir 13 fois avec 12 000 spectateurs de moyenne ou 10 fois avec une moyenne de 18 000 spectateurs ?

15 réflexions au sujet de « Projet Mister Rugby »

  1. Ping : Mon projet pour le rugby français « Le Blogue de Mister Rugby

  2. Enorme ! Bravo Mister rugby ! tu nous avais habitué à quelques posts intéressants mais tu t’es lâchés : un grand système hierarchisé et performant ! Tu es le Bonaparte du rugby ! Mister Rugby au pouvoir est vite !

  3. Bravo pour ce post hyper intéressant et ce foisonnement qu’il est toujours difficile de condenser. 😉

    En étendant ta réflexion au sport pro français en général, je te rejoins sur l’impossibilité d’investir à long terme à cause du risque sportif. Si le foot est un peu épargné, ce n’est pas le cas des autres sports co : on trouve ainsi très peu de candidats pour des PPP « Grandes Salles » a contrario des « Grands Stades ».

    Une séparation sportive entre les championnats professionnels et non-professionnels serait déjà une bonne chose. Dans ce cas, on garderait l’ascenseur entre Top 14 et Pro D2 mais plus entre Fédérale 1 et Pro D2. Pour intégrer la Pro D2, il faudrait monter un dossier solide. Mais dans ce cas, la Fédérale 1 devrait être structurée pour permettre de faire émerger des candidats crédibles au rugby pro.

  4. Ping : Lyon, l’avenir du rugby français ! « Le Blogue de Mister Rugby

  5. Bravo, bel exposé Mister Rugby.
    Seulement quelques remarques histoire de:

    1- en ligue fermée, on perd le gout de ne pas perdre. Ex la France contre les blacks en 99 et 2007. Les français et anglais savent ce que c’est que de jouer la peur au ventre, les gars de l’hemisphere sud donnent tout et adviene que pourra. Niveau psichologique je pense que ça peut jouer, et même si au bout du compte le sud nous domine outrageusement.

    2- en modèle NFL ou ARL, comment survit le monde amateur exactement? je ne crois pas que ce sont ces organisations même qui aident les petits clubs à s’en sortir. Je ne sais pas mais j’en doute. De ce que je vois, les petits clubs comptent plus tot sur quelques généreux petits donateurs que sur les sommes recueillies pour les droits de retransmission du milieu professionel.

    3- avec ce modèle de franchise, les organisations qui gèrent les championnats deviennent souveraines et peuvent parfois être aveuglées par l’appat du gain et oublier la santé des joueurs par exemple.

    4- Ce qui est impératif c’est réduire le nombre de matchs à jouer. Les cadences sont infernales et peuvent devenir nocives. Ex Dusautoir, Domingo etc…

    5- Quelles sont les limites des organisations qui gèreraient ces championnats franchisés? peuvent ils intervenir pour régler les salaires par exemple?

  6. Bravo, quel travail ! Ce projet est vraiment bien pensé. Même si je n’arrive pas à me faire à l’idée d’une non relégation pour critère sportif…

  7. Ping : Projet Mister Rugby : le débat est lancé sur la toile ! « Le Blogue de Mister Rugby

  8. J’ai finalement lu tes propositions. Je te félicite pour ton travail. Je distingue deux choses :
    – ta proposition de franchises : cela ne correspond pas du tout à notre culture. Je ne vois pas ce que cela pourrait nous apporter. Une garantie de 3 ans dans un championnat n’apporte rien. On ne rentabilise pas un stade en 3 ans. Ou alors c’est une vrai ligue fermée avec des licences de 30 ans que tu veux. Dans ce cas là il faut dire.
    – Le système de championnat type AFL dont tu parles me semble interessant. D’ailleurs de toutes les propositions que j’ai lues, il me semble que c’est la plus crédible de toute. En effet tu prends en compte tous les paramettres et toutes les contraintes et peut être que le championnat aller retour n’est pas la meilleure des formules. C’est une idée très interessantes.

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  13. A présent en 2016 on se rend compte que majorité des clubs du Top14 sont officieusement devenues des franchises n’ayant pas d’autres vocations que de demeurer en première division. Les clubs de Top14 se solidifient un peu plus chaque année en franchises et le championnat a considérablement gagné en homogénéité, même les clubs de bas du tableau posent des difficultés aux plus gros, exemple flagrant le Racing actuellement leader du championnat est tombé à Agen contre la lanterne rouge. Qui imagine maintenant le Racing, le SF le ST, le RCT ou Clermont ou même l’UBB en seconde division ? Ces clubs sont chacun d’eux, pris individuellement, une plus value contribuant à la qualité du championnat. Structurellement ces équipes peuvent déjà être franchisées, seuls Oyonnax et Agen on le fessier entre deux chaises.
    J’imagine que le Lou est une province ABBO Pays-Basque auraient davantage les reins solides au sein d’un Top14 en ligue fermée. Cependant, nous pourrions concevoir non pas un Top14 mais un Top16 de clubs franchisés évoluant en ligue fermée, ce qui offrirait deux places à éventuellement Oyonnax, Agen voire Perpignan.

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