Carnet de Voyages : Le Rugby au Venezuela

La "Vinotinto", L'Équipe Nationale Vénézuélienne

Le premier contact que j’ai eu avec le rugby vénézuélien s’est produit en 2004, le petit copain d’une amie de ma fiancée qui avait joué avec l’un des principaux clubs du Venezuela, l’UCV RFC (Universidad Central de Venezuela Rugby Football Club) m’a présenté un joueur français qui jouait avec eux. J’ai rapidement pris contact avec l’entraineur, fait quelques entrainements, puis j’ai du arrêter pour des raisons professionnelles avant de pouvoir renfiler les crampons la saison suivante :

Premier constat, le rugby est bien vivant à Caracas est sur tout le Venezuela. Il existe pas moins d’une quarantaine de clubs dont près de la moitié sur la seule ville de Caracas. Pratiquement, toutes les grandes universités du pays possèdent une équipe. Le Venezuela compte aussi douze équipes féminines sur l’ensemble d’un territoire grand deux fois comme la France. Selon la page de l’International Rugby Board, plus 2 400 joueurs sont licenciés à la Fédération Vénézuélienne de Rugby et l’équipe nationale pointe à la 52ème place mondiale. Bien sûr, il existe de nombreuses difficultés : À Caracas, il est extrêmement difficile de trouver un terrain, 60 % de la population vit dans des bidonvilles, autant dire que le peu de place qu’il existe dans la ville va rarement à la construction d’infrastructures sportives. De ce côté-là, les joueurs de l’UCV étions particulièrement privilégiés puisque nous jouions dans le Stade Olympique de l’Université qui est avec ses 25 000 places le plus grand de la capitale vénézuélienne et surtout qui est intégré au Campus de l’UCV, classé au Patrimoine mondiale de l’Humanité par l’UNESCO. On a le privilège de jouer à côté d’une multitude d’œuvres d’art d’artistes à la renommée internationale, Hans Arp, Alexander Calder, Fernand Léger, entre autres… Il existe aussi le problème des distances, qui est un vrai casse-tête, les villes sont très éloignées les unes des autres, du coup la fédération a abandonné ce système à deux divisions pour la substituer avec une seule division et des poules régionales, mais bien sûr se pose alors une question de différence niveaux entre les  formations engagées :

Certaines équipes, dont l’UCV RFC qui jouent pour le titre sont d’un niveau que j’estime à peu près équivalent à la Première Série, une équipe telle que la Championne du Venezuela, el Liceo Los Arcos serait facilement en division Honneur, les petites formations serait en deuxième, troisième ou quatrième série. Les scores fleuves sont fréquent dans un tel type de championnat. Quant à l’Équipe Nationale « La Vinotinto », elle serait une bonne équipe de Fédérale III, je pense. Mais c’est franchement très difficile à dire, car il me semble qu’au niveau du jeu proprement le niveau est très faible, physiquement c’est une autre histoire et beaucoup de joueur de l’UCV aurait pu faire sans aucun doute le bonheur de clubs de Fédérales.

Les gars ne sont pas complexés : même s’ils ont trois séances de rugby derrière eux, ils n’hésiteront jamais à vous expliquer comment jouer. Au début l’intégration fut assez difficile, mais finalement le terrain et mon goût pour un rugby engagé ont fait le reste.

Le rugby à 7 et le rugby féminin sont vraiment respectées comme des disciplines à part entière : Toute la première moitié de saison est consacrée au rugby à 7 (Tout simplement parce qu’ici il est plus facile de trouver 7 gars que 15). La grande surprise est l’intérêt porté au rugby féminin dans ce qui est l’un des pays les plus machos d’Amérique Latine. L’équipe féminine était vraiment considérée comme l’égale de l’équipe masculine, surtout à l’UCV, puisque les filles sont multichampionnes du Venezuela.

Je regrette vraiment qu’il n’y ait pas plus de culture rugby : Pas ou peu de troisième mi-temps. Il faut reconnaitre que derrière le Roi Baseball et la montée en puissance du football ce n’est pas évident. Nos entraineurs, un Vénézuéliens qui a joué en Afrique du Sud et un Argentins, ont essayé d’apporter cette culture propre à notre sport mais cela demande beaucoup de temps.

Voilà dans l’ensemble ça a vraiment été un plaisir de jouer au Venezuela et avec les Vénézuéliens, je ne me fais aucun souci, je sais que ce sport est promis à un bel avenir dans ce pays et d’une manière plus générale sur l’ensemble de l’Amérique du Sud.

Le plus grand regret et celui de ne pas avoir pu monter une équipe française, des gars du Lycée Français de Caracas étaient motivés pour créer une équipe. Malheureusement, elle n’a pas pu voir le jour. J’espère que ce ne sera que parti remise.

5 réflexions au sujet de « Carnet de Voyages : Le Rugby au Venezuela »

  1. Sympa comme tout ce petit reportage.Est ce que je peux essayer de faire un pti quelquechose sur mon équipe au Panama?

  2. Bien sûr, c’est justement l’idée… Je sais que certains de mes lecteurs ont joué aussi dans d’autres pays comme aux États-Unis. J’aimerais que chacun y aille de son petit commentaire.

  3. Salut Misterrugby !
    Depuis longtemps je voulais te parler de ce que je vis outre-Rhin.
    Je suis un des 10 000 licenciés de rugby en Allemagne. Ici pareil, les femmes, le rugby à 7 et le beach rugby ont une grande importance !
    L’esprit rugby est déjà bien présent, les militaires français et anglais l’avaient imposé !
    Si tu passes par Berlin ou l’est un jour, je pourrai t’introduire 😉
    A propos, si un club français a envie, en juin 2009 de participer au cinquantenaire d’un club d’Allemagne de l’est, dans une bonne ambiance, répondez ci-dessous. Niveau Fédérale 3 maximum par contre…

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