Comment le rugby français est monté sur le toit de l’Europe ?

Clermont et Toulon s’affrontent en finale de la H Cup ce samedi à l’Aviva Stadium de Dublin. Une affiche digne du Top 14 qui reflète la suprématie des clubs français dans le rugby européen.

« Le rugby est un sport de combat. Si tu lâches, tu ramasses ». Visiblement, cette phrase de Fabien Galthié, ancien joueur du XV de France et actuel entraîneur de Montpellier, a fait des émules dans le rugby français. Car si la sélection nationale est à la peine, les clubs ont décidé de prendre les devants en écartant leurs rivaux britanniques de la course à l’Europe. Les résultats sont probants : Clermont et Toulon seront à l’affiche de la quatrième finale franco-française de l’histoire de la H Cup, ce samedi à 18h00 et le Stade Français a brillamment atteint la finale de la Amlin Cup.

Voici les quatre finales franco-françaises :

  • 2002-2003 : Toulouse 22 – 17 Perpignan 
  • 2004-2005 Toulouse 18 – 12 Stade Français
  • 2009-2010 : Toulouse 21–19 Biarritz
  • 2012-2013 : Clermont – Toulon, samedi à 18h

Mais comment expliquer ces bonnes performances des clubs de l’Hexagone alors que le XV de France tire la langue ?

 

Le Top 14, terre d’accueil des meilleurs joueurs du monde

Jonny Wilkinson, Delon Armitage et Matt Giteau défieront Jamie Cudmore, Nathan Hines et Napolioni Nalaga. Rien que sur la finale de la H Cup, le public de l’Aviva Stadium de Dublin aura la chance d’apprécier ce qui se fait de mieux dans le rugby mondial. Et pour cause, la France accueille depuis quelques temps les meilleurs joueurs venus d’Australie, de Nouvelle-Zélande ou d’Angleterre. Et ce n’est pas fini ! La saison prochaine, le Sud-Africain Bryan Habana, meilleur marqueur d’essais de la Coup du monde 2007, posera ses valises à Toulon à l’instar de l’ouvreur irlandais Jonathan Sexton au Racing. Tel un symbole, ce drop victorieux de Jonny Wilkinson en demi-finale contre ses compatriotes du Saracens.

Indéniablement, le Top 14 est devenu le meilleur championnat d’Europe grâce à l’arrivée massive de ces stars de l’ovalie. Et plus les joueurs de classe mondiale viennent dans notre championnat, plus cela attire les autres stars à venir. Mathématique !

 

Les meilleurs coachs d’Europe peuple la France

Outre les joueurs, une équipe ne peut aussi bien fonctionner sans un entraîneur de qualité. Avec le Néo-Zélandais Vern Cotter à sa tête, Clermont fait figure d’épouvantail que ce soit en Europe ou même dans l’Hexagone. De même, Toulon et ses super stars sont menées à la baguette par l’indispensable Bernard Laporte, certes amateur de la politique mais monstre de la tactique.

En demi-finale, Clermont a sorti le Montpellier de Fabien Galthié (36-14). Ce dernier est parvenu à amener le club héraultais au sommet dans son pays et dans le dernier carré du gratin européen. L’Argentin Gonzalo Quesada, actuel entraîneur du Racing et prochainement au Stade Français, dispose également d’une très bonne réputation. Enfin, Guy Novès fait figure de statue indétrônable au Stade Toulousain. N’oublions pas que si tous ces grands joueurs viennent en France, c’est aussi parce qu’ils sont attirés par ces entraîneurs de classe mondiale.

Qui dit flopée de stars, dit porte-monnaie bien rempli

Forcément, l’argent n’est pas innocent dans la réussite débordante des clubs français. Et pour cause, sur les dix plus gros budgets européens, huit appartiennent aux Français. ,D’après le Nouvel Observateur le Stade Toulousain (34,97 millions d’euros) devancerait aujourd’hui Clermont (25,52 millions d’euros. Les Anglais de Leicester complètent le podium avec 23,62 millions d’euros. Suivent ensuite le Stade Français (22,81), Toulon (21,84), le Racing-Métro (21,74), Bayonne (17,96) et Montpellier (17,51). Aussi étonnant soit-il, Lyon (15,73), ou le LOU, qui évolue en Pro D2 figure à la 12e position devant des clubs d’élite irlandais et anglais. En outre, les salaires s’avèrent bien plus attractifs en France puisque les clubs du Top 14 sont limités à 9 millions d’euros de dépenses contre 5,35 millions pour les équipes anglaises ! Du coup, joueurs et entraîneurs y trouvent leur compte et cela se voit dans les résultats.


Les clubs français sur de bonnes bases

Tout ne s’explique évidemment pas par l’argent, même si cela contribue beaucoup au succès. Néanmoins, à part quelques années de vaches maigres, les clubs français ont généralement toujours très bien évolué en Coupe d’Europe. Pour cela, il suffit de jeter un œil sur le palmarès de la H Cup. Ainsi, le Stade Toulousain demeure le club européen le plus titré avec quatre trophées. Sa dernière victoire en finale de la H Cup ne remonte qu’à la saison 2009-2010 où les protégés de Guy Novès ont disposé de… Biarritz (21-19) au Stade de France. Plus ancien, le CA Brives a également déjà remporté la Coupe d’Europe mais il faut avouer, qu’avant 2010 les équipes françaises éprouvaient des difficultés face à leurs homologues britanniques.

Les joueurs français meilleurs en club qu’en sélection

En plus des meilleures joueurs étrangers, les clubs français ont à leur disposition des Bleus arrivés à maturité. Pour preuve, l’ERC, qui organise les compétitions européennes de rugby, a récemment dévoilé ce lundi la short-list des cinq nominés pour le titre du joueur européen de l’année 2013. Et dans ce casting, Julien Bonnaire et Wesley Fofana de Clermont font partie de cinq nominés avec Jonny Wilkinson (Toulon), Jamie Heaslip (Leinster) et Sitiveni Sivitavu (Clermon). Même si le XV de France a été à la peine lors du dernier Tournoi des VI Nations, personne ne peut ignorer les performances de Dimitri Yachvili (Biarritz), Morgan Parra (Clermont) ou Fulgence Ouedraogo (Montpellier).

Grâce à ce cocktail très relevé, les clubs français parviennent à dominer l’Europe. L’ancien grand joueur du XV de France, Pierre Villepreux a dit : « Dans une équipe de rugby, il n’y a pas de passagers, il n’y a qu’un équipage ». Et cette année, l’équipage sera français !

Coupe d’Europe : Estampillée Top 14 !

Cette quatrième finale de Coupe d’Europe 100% française entre les deux nouveaux géants du championnat avait des allures de matchs de Top 14 : Malgré les trois essais inscrits les défenses et les buteurs ont pris le pas sur l’attaque. Même si la victoire toulonnaise s’est dessinée dans les vingt dernières minutes, les rouges et noirs de la rade ont vraisemblablement construit leur victoire en première mi-temps durant laquelle la défense toulonnaise fut intraitable. Je suis surpris d’entendre un commentaire d’une personne aussi avisée que ne devrait l’être Pierre Villepreux qui prétendait que l’ASM Clermont-Auvergne aurait dû jouer d’avantage en première mi-temps ! Comme si les jaunards n’avaient pas essayé ! Ils se sont heurté à une redoutable défense varoise qui n’était pas sans me rappeler celle du XV de France sous l’ère Laporte.

Cette finale s’est apparentée à une joute du championnat domestique aussi parce que les score entre les deux équipes était très serré et que comme en Top 14, tout s’est joué dans le money time. Sur l’action de la dernière seconde j’ai même vu dans ma tête les Clermontois filer à l’essai, les supporteurs clermontois exploser de joie  et Aurélien Rougerie soulever cette Coupe d’Europe. Avant de me rendre compte que la passe de Sivivatu était mal ajustée et que finalement ce sont les Toulonnais qui peuvent exulter !

On ne peut qu’applaudir ces toulonnais qui ont réalisé une très belle prestation dans la compétition continentale et qui ont su déjouer les pronostiques. Il s’agit du premier titre des Varois qui avaient échoué à maintes reprises. Certains pourront décrier la victoire d’un rugby commercial, d’une vision friquée de notre sport au dépend de notre XV national. Je ne partage pas ce point de vue. Le rugby est devenu un sport professionnel. Je puis vous assurer en écoutant les commentaires des speakers des télévisions britanniques qu’on nous envie ces effectifs pléthoriques des clubs français. En foot, le Barça, le Real Madrid, Manchester United et le Milan AC n’auraient pas un tel palmarès sans avoir eu recours à la main d’œuvre étrangère. Même les franchises NBA qui ont très longtemps fonctionné avec des effectifs essentiellement composés de joueurs américains font désormais appel à des joueurs venus des quatre coin du monde (avec notamment une belle colonie de joueurs tricolores). Le rugby vit avec son temps et le XXIème siècle est celui de la mondialisation. Cela sera-t-il défavorable au XV de France ? Pas forcément ! Pour continuer le parallèle avec les autres sports, je soulignerai que les États-Unis continuent de dominer la planète de la grosse balle orange et les Espagnols sont rois au pays des manchots ! Certains me disent qu’il y a peu de joueurs français sur la feuille de match mais avec Toulon, Clermont et Montpellier qui ont disputé les phases finales de la Coupe d’Europe un grand nombre d’hexagonaux ont connu le très haut niveau. Cependant, la Ligue doit continuer son travail en renforçant les quotas de JIFF, je pense qu’on arrivera ainsi à un bel équilibre !

Je ne pourrai pas terminer ce post en ayant une pensée particulière pour les Clermontois qui doivent être aussi déçus que les Toulonnais sont heureux. Ils ont réalisé de très belles choses et auront l’occasion de rebondir, car l’ASM Clermont-Auvergne n’est pas seulement une pléiade d’internationaux, c’est aussi un grand club qui ne cesse de se structurer depuis bientôt 20 ans et dont la démarche n’est pas sans me rappeler celle du Stade Toulousain quadruple champion d’Europe.

Mister Rugby

Top 14 : Clermont s’en sort bien

 

L’équipe de l’ASM Clermont-Auvergne qui s’est présentée ce vendredi au Stade André Moga de Bègles n’avait pas grand chose à voir avec celle qui avait battu le Leinster une semaine plus tôt. Seul Julien Bardy a été conservé dans le 15 de départ, ce qui donne une idée de la richesse de l’effectif jaunard. Le match entre Bordelais et Clermontois fut beaucoup plus équilibré que prévu. Alors qu’on pensait après le premier essai du centre all black Alex King (50ème) que les Clermontois allaient enfoncer le clou en deuxième mi-temps avec l’entrée de joueurs comme Hines, James, Floch ou Chaume, ce sont les Bordelais qui passèrent à la vitesse supérieure, inscrivant coup sur coup deux essais de Madaule (57ème) en bout de ligne bien servi au pied par Camille Lopez et de Avei (61ème) qui vient inscrire un essai tout en puissance plein axe. Finalement avec deux essais inscrits contre un seul pour leurs adversaires du jour, les Bordelais pourront longtemps regretter le manque de réalisme car ils ont largement occupés le terrain adverses, notamment grâce à un Camille Lopez qui nous a proposé une prestation cinq étoiles hier soir. Le jeune ouvreur bordelais alterna son jeu à merveille, il nous a montré tout son registre de coups de pieds parfaitement réussis : jeu long en coin, lobant le dernier défenseur, petit coup de pied au raz, petit pont, chandelle offensive, passe au pied pour l’ailier qui fit mouche par deux fois, si bien que longtemps les Jaunards qui avaient le tournis ne savaient plus où regarder. Il risque de manquer cruellement aux Bordeaux et blanc, en revanche les Perpignanais qui ont vu sa prestation hier soir ont dû se frotter les mains. La différence se fera dans le money time, notamment dans le secteur de la mêlée avec l’arrivée à droite de Chaume. La mêlée clermontoise surpuissante mis à mal à plusieurs moments clés sa vis-à-vis bordelaise.

Les Clermontois repartent de la banlieue bordelaise avec 4 points importants qui leur permet de garder cette troisième place au classement, en revanche leurs adversaires auront du mal à se contenter du point de bonus défensif qui ne les éloigne guère de la zone rouge de relégation.

Mister Rugby

Clermont impressionne, Toulouse assure

Clermont Exeter Heineken Cup

Clermont a affirmé ses ambitions dans la poule 5 de la Coupe d’europe en s’imposant avec le bonus offensif chez les Anglais d’Exeter (46-12) samedi lors de la 2e journée, qui a également vu Toulouse assurer un précieux succès à l’extérieur chez les Italiens de Trévise (33-21).

Biarritz, battu lors de sa première sortie chez les Harlequins (40-13), a ouvert son compteur en dominant avec le bonus offensif (38-17) les Italiens des Zèbres. Le Racing-Métro est, lui rentré bredouille de son déplacement à Bruxelles face aux Anglais des Saracens (30-13).

Clermont a brillamment pris les commandes de la « poule de la mort ».

Les Auvergnats ont parfaitement négocié leur déplacement à Exeter, qui avait malmené les double champions d’Europe en titre du Leinster sur leur pelouse la semaine dernière (défaite 9-6).

Après avoir résisté à l’entame de match tonitruante des « Chiefs », ils ont pris le match à leur compte et inscrit six essais par Nalaga (2), Fofana (2), Bonnaire et Sivivatu.

Cette victoire donne deux points d’avance aux Clermontois (10 points) sur les Dublinois du Leinster (2e, 8 points), leurs futurs adversaires dans une double confrontation très attendue en décembre. Les Irlandais ont eux aussi gagné chez les Gallois des Scarlets (20-13) mais ne se sont pas vraiment rassurés avec beaucoup de déchet dans leur jeu.

Résumé ASM Clermont-Auvergne vs. Exter Chiefs

Dans la poule 2, les Toulousains ont réussi une bonne opération comptable en s’imposant chez l’accrocheuse équipe de Trévise et pris temporairement la tête, dans l’attente de la rencontre entre Leicester et les Ospreys dimanche.

Résumé Stade Toulousain vs. Beneton Trévise

Menés pendant près d’une heure, les champions de France ont fait basculer la rencontre à l’usure, avec trois essais de pénalité, Picamoles et Clerc. Mais ils n’ont jamais réussi à mettre leur jeu en place et péché dans la discipline avec trois cartons jaunes (deux à Tolofua, un à Clerc). Il leur faudra rectifier cela avant d’affronter les Ospreys en décembre.

Biarritz a rattrapé sa défaite chez les Harlequins en dominant avec le bonus (6 essais) les Parmesans de Zèbres. La poule 3 reste dominée par les Harlequins, vainqueur (30-22) chez les Irlandais du Connacht.

Le Racing-Métro n’a, lui, pas réussi à confirmer face aux Saracens sa victoire face au Munster (22-17). Ils ont subi en première mi-temps et leurs trop nombreuses approximations les ont empêchés de rapporter ne serait-ce qu’un point de bonus défensif. Avec ce deuxième succès en deux rencontres, les « Sarries » sont seuls aux commandes de la poule.

Coupe d’Europe : carton plein pour Clermont

Clermont s’est largement imposée face aux gallois de Llanelli (49-16), qui furent réduits à quatorze pendant toute une mi-temps.

Face à une équipe de Llanelli réduite à quatorze pendant toute une mi-temps, les Clermontois n’ont pas raté l’occasion de bien débuter sa campagne européenne (49-16). Six essais dont quatre en seconde période, le carton rouge reçu par Stoddart a fait basculer la partie. Le gallois recevait sa première biscotte à la 16e minute grâce à une magnifique position de hors-jeu. Un carton qui remettait Clermont dans le bon sens après un essai encaissé dès la 4e minute sur un début d’action collective conclu individuellement par Davies (0-7). Les Clermontois ne profitaient pas de ce premier avantage numérique, mais plantaient un essai par Sivivatu au retour de Stoddart sur le terrain (13-13, 38e). Un gallois qui n’en avait pas terminé avec son travail de sape des espoirs de sa propre équipe, puisqu’il enterrait un ballon sur une phase au sol. Rouge pour lui, et début de la galère pour ses coéquipiers.

Quatre essais en une mi-temps

En effet d’entrée de seconde période, la mêlée de Clermont obtenait un essai de pénalité (42e), puis Byrne s’échappait à l’aile (48e), et Bonnaire y allait aussi (71e) avant que Nalaga conclue la marque (80e). Clermont s’est donc montré sérieux au moment de punir les Gallois pour leur indiscipline. Sérieux et appliqués les Jaunards se sont montrés bien plus en jambe qu’en championnat même s’ils ont encore fait quelques erreurs en défense, notamment sur cet essai encaissé d’entrée de jeu. Mais Clermont est prêt pour les joutes européennes.

Top 14 : Clermont est insubmersible à domicile

Fofana trouve la brèche dans la défense parisienne (photo: rugbyrama.fr)

Clermont est revenu de nul par face à un brillant Stade Français pour s’imposer (28-25) sur un drop de James à la sirène. Le record d’invincibilité à domicile tient toujours en Auvergne, mais il a vacillé.

Invaincu à domicile depuis 47 rencontres, Clermont a bien cru voir sa série s’arrêtée ce vendredi soir face au Stade Français lorsqu’à la mi-temps les Jaunards étaient menés 22 à 10 par les Roses parisiens. Pourtant au coup d’envoi, le duel paraissait inégal entre Clermont facile à domicile, dauphin du leader Toulon et au jeu tout à fait convaincant depuis le début de saison. En face le Stade Français avait plié sur chacun de ses déplacements depuis le début de la saison. Richard Pool-Jones, le coach parisien, avait d’ailleurs affiché peu d’ambition sur ce match en offrant une place de titulaire à la jeune garde représentée par Bonneval, Doumayrou, Sinzelles et le Fidjiens Vuidrawalu. Ce dernier, sans complexe, prenait le jeu à son compte en offrant le premier essai à Warwick en réceptionnant le coup d’envoi, relançant en puissance, tapant à suivre pour lui même et allant jusqu’à un mètre de la ligne des Jaunards. Les gros de Paris faisaient le reste pour pousser Warwick (1r). Clermont répondait rapidement, Parra trouvant Domingo en bout de ligne d’une double sautée (9e). Mais le jeune Vuidrawalu avait décider de faire de la défense de Clermont sa chose, Fofana et Stanley explosés sur leur ligne pouvaient en témoigner (7-15, 21e). Puis le jeune Parisien profitait d’un nettoyage à la mode de Papé sur Kotze pour aplatir un ballon qui roulait à porter de bras (7-20, 30e).

Une défense et un Parra

Mais Clermont n’allait pas abandonner sa série sans combattre. Au retour des vestiaires, on sert les lignes en Auvergne et la jeunesse parisienne commence à multiplier les fautes. Mauvaise idée lorsqu’en face on dispose d’un sniper de la qualité de Morgan Parra. L’international tricolore plantait quatre pénalités alors qu’en face Porical se limitait à une seule. A la 78e minute les deux équipes se retrouvaient dos à dos (25-25). Le jeu se crispait, la moindre faute pouvant offrir la victoire à l’adversaire. Fofana a bien cru ouvrir la voie pour les locaux, créant le décalage dans les 22 mètres de la capitale, il tentait une passe au large qui ne trouvait que le gazon du stade Michelin. Les parisiens, tant sanctionnés dans cette seconde période restaient très sage. Mais il était dit que Clermont devait remporter ce match dans la foulée de sa remontée fantastique. Et c’est Brock James qui se chargeait de faire exploser le stade d’un drop à la sirène (28-25). Même si défaite il y a, le Stade Français pourra s’appuyer sur cette partie comme match référence pour le futur. Pour Clermont, dont la victoire à domicile est devenu une routine, ce match vaudra surtout pour la solidarité et l’émotion.

Clermont privé de finale

Le Leinster se qualifie pour la première finale 100% irlandaise de l'histoire.

Un essai de Fofana refusé avec justesse à deux minutes du terme du match, voilà à quoi a tenu la demi-finale de Coupe d’Europe entre Clermont et le Leinster. Et malheureusement, les Auvergnats ne disputeront pas la première finale de leur histoire en H Cup, battus (19-15) par le Leinster, tenant du titre. Les Irlandais s’offrent, eux, la première finale 100% irlandaise de l’histoire puisqu’ils affronteront l’Ulster.

Perdre deux joueurs majeurs dans la première demi-heure de jeu, c’est dur. Surtout en demi-finale de Coupe d’Europe, face au tenant du titre, dans un match qui se présente comme une finale avant l’heure. C’est pourtant avec ce handicap que Clermont a entamé la première demi-finale de H Cup de son histoire face au Leinster. Perdre coup sur coup Julien Malzieu (13e) puis Lee Byrne (23e), c’est être privé de deux contre-attaquants de premier ordre, solides sur les ballons aériens qui plus est. A Bordeaux, les Clermontois n’avaient pas le choix, tout comme le fait de subir l’arbitrage étonnant de l’Anglais Wayne Barnes, qui les a pénalisés à tours de bras en 1ère période. Mais le mythique arbitre de France-Nouvelle-Zélande de Coupe du monde 2007 se contentait juste d’avertissements verbaux lorsque Cullen se rendait coupable d’un coup de poing très visible et vu par l’arbitre de touche en 1ère période, ou que Gordon D’Arcy se rendait coupable d’une faute d’anti-jeu flagrante en 2e, alors que le carton jaune s’imposait.

Pour revenir au jeu, deux des équipes les plus joueuses d’Europe ont présenté une belle copie au stade Chaban-Delmas, arbitrée par les deux buteurs de haut niveau, Brock James d’un côté, Jonathan Sexton de l’autre. L’ouvreur australien de l’ASM offrait un net avantage juste avant la pause en passant une 4e pénalité (12-6). Mais au retour des vestiaires, les hommes de Vern Cotter étaient cueillis à froid. Kearney transperçait la défense aux 40m avant de servir Healy qui n’avait plus qu’à s’affaler dans l’en-but pour le premier essai du match (44e, 13-12). Ce début de 2e période était le tournant du match, car après une pénalité ratée par James, le même Kearney prenait sa chance des 40m pour placer son drop entre les perches, et assommer un peu plus l’équipe française (47e, 16-12).

Fofana aplatit mais ne contrôle pas

Contrairement à la 1ère période, les Irlandais étaient cette fois beaucoup plus pénalisés que leurs adversaires. James ramenait les siens avec une nouvelle pénalité des 40m (53e, 16-15), mais la tendance s’inversait ensuite, permettant à Sexton de lui répondre après un beau mouvement arrêté illicitement à 5m de la ligne (63e, 19-15). Sous pression et dans l’obligation de combler ce retard, Clermont accumulait les temps de jeu, mais ne parvenait pas à déstabiliser les Irlandais, bien en place défensivement et qui n’avaient qu’à les attendre. Les approximations de passe, les mauvaix choix, les maladresses, tout y passait pour empêcher l’ASM d’inscrire l’essai victorieux. Expert dans la maîtrise du jeu, dans le jeu au près comme dans les espaces, le Leinster faisait admirer sa capacité à gérer la fin de match, comme le champion d’Europe en titre qu’il est. Et qu’il pourrait bien rester, puisqu’il affrontera en finale son voisin de l’Ulster, pour la première finale 100% irlandaise de l’histoire de la H Cup.

Avec courage, avec envie, les Auvergnats ont tenté d’arracher cette finale dans les dernières minutes, venant pilonner la ligne irlandaise, Fofana passant même derrière mais il ne parvenait pas à conserver le contrôle du ballon en aplatissant, ce que confirmait la vidéo (78e). Après avoir été le héros du XV de France dans le Tournoi des VI Nations, en marquant à chaque match, le centre international ne rééditait pas sa performance sous le maillot blanc. Et malgré de nouveaux temps de jeu à quelques centimètres de la ligne, les « Jaunards » finissaient frustrés, avec une dernière pénalité sifflée contre eux pour réduire à néant leurs derniers petits espoirs. Une finale, cela se joue à pas grand-chose, une demie aussi, et les Clermontois l’ont amèrement constaté en Gironde.

Le Leinster est en finale, pas Clermont. Et le Leinster pourrait devenir, pour la troisième fois, champion d’Europe après ses titres en 2009 et 2011. Pour les retrouvailles entre Vern Cotter et John Schmidt, son ancien adjoint en Auvergne, c’est l’ancien « élève » qui a pris le dessus.

Source : France télévision Photo Espnscrum.com

Clermont remporte le duel au sommet, Biarritz revit

Julien Pierre et les Clermontois peuvent célébrer leur victoire au sommet !

Le retour de Dimitri Yachvili a permis à Biarritz d’écraser Bordeaux-Bègles à l’occasion de la 19e journée d’un championnat passionnant à tous les niveaux. Auteur de 25 points dont deux essais, le « Yach » a porté les siens vers un succès déterminant (38-13). Autre victoire importante dans l’optique du maintien, celle de Brive contre le Stade Français (25-9). Le Racing-Métro a disposé de Bayonne (22-21) et Agen a dominé Perpignan (22-17). Clermont a maté Toulouse 35-5

Yachvili le porte-bonheur

Dimitri Yachvili a de nouveau prouvé qu’il était indispensable au Biarritz Olympique. De retour d’une blessure au dos contractée avec l’équipe de France le 7 février dernier –avant le fameux France-Irlande reporté, le « Yach » a soulagé son équipe en reprenant son rôle de leader et en enquillant au pied les points résultants de la domination basque (25 points). Et pour fêter son retour comme il se doit, le demi-de-mêlée international a également inscrit deux essais. Les Rouge et Blanc ont ensuite fait fructifier cet avantage pour aller chercher le bonus offensif. Le maintien est loin d’être assuré mais le BO s’est offert une belle bouffée d’oxygène. Et Yachvili a reçu une ovation au moment de quitter le stade de l’US Dax.

Potgieter, héros malheureux

Titularisé du fait de l’absence de Cédric Heymans qui s’est fracturé le premier métacarpe de la main gauche, ce qui devrait l’éloigner des terrains environ quatre semaines, l’arrière sud-africain Jacques-Louis Potgieter a été le grand artisan du point de bonus défensif rapporté par l’Aviron Bayonnais à Colombes (22-21). Contre un Racing-Métro encore convalescent après la révolte des joueurs cet hiver, le club basque s’est montré solide. Et Potgieter a fait parler la poudre (18 points) même si les Basques pourraient regretter cette amère défaite en mai prochain.

Paris perdu sans les internationaux

Privé de ses joueurs emblématiques (Pascal Papé, Dimitri Szarzewski, Julien Dupuy), le Stade Français a subi la loi d’une belle équipe briviste à Amédée-Domenech (25-9). Un essai du jeune formé au club, Thibault Dubarry, a permis aux Corréziens de passer devant à la pause et de ne plus lâcher ensuite. Les Parisiens, qui ont encaissé leur troisième essai dans les dernières minutes avant la mi-temps d’un match disputé à l’extérieur, peuvent regretter ces points perdus qui compliquent la donne pour la qualification. Il s’agit de leur 4e échec consécutif…

Goutta fait contre mauvaise fortune, bon coeur

La phrase du jour est pour Bernard Goutta, l’entraîneur de Perpignan: « C’est frustrant de perdre, on méritait mieux. On est déçu du résultat. Vu notre première mi-temps et l’investissement des joueurs, on ne se sent pas récompensé. Agen était bien en place en défense. On les a mis à mal mais on a manqué de finition. On ramène un point de bonus, on va s’en contenter. On sait que la route va être longue pour le maintien et que ça va se jouer jusqu’à la dernière journée ».

France-Irlande profite à Clermont

Les huit absents toulousains ont davantage compté que les six absents clermontois ! Voilà l’enseignement qu’on peut tirer à l’issue du choc « dévalué » de cette 19e journée. Pas moins de 18 internationaux ont tout de même foulé la pelouse du stade Marcel-Michelin, 10 pour les Jaunards, 8 pour le Stade. Les hommes de Vern Cotter l’ont emporté 35-5 sans souci (deux essais à un et la botte de Skrela, 23 points). Le lutte pour la première place promet d’être chaude jusqu’au bout puisque seulement 4 points séparent maintenant les deux équipes.

Résumé Clermont-Auvergne vs. Stade Toulousain

L’ASM Clermont-Auvergne s’impose à Chaban-Delmas

Brock James, qui a débloqué le compteur des Auvergnats, cherche la faille.?

Clermont, bien que fortement remanié en prévision du tournoi des VI Nations, a réalisé une belle opération comptable en allant s’imposer au réalisme sur le terrain de Bordeaux-Bègles 17-10 (mi-temps: 8-10)), en clôture de la 16e journée du Top 14.

Toujours aussi étonnante, l’UBB n’a pas dérogé à sa réputation, avec un jeu porté sur le mouvement -parfois à outrance- et décroche un point de bonus logique vu sa prestation, qui aurait pu être plus productive avec un Reihana dans un bon jour et un peu plus de réalisme dans la zone de vérité. S’ils ont encaissé le premier essai de leur histoire dans l’antre des Girondins – par Buttin à la suite d’une mêlée auvergnate sur leurs 22 mètres (0-8, 20) – les Bordelais ont su rivaliser avec une équipe qui les avait laminés lors de la phase aller, enthousiasmant les 26000 spectateurs de Chaban-Delmas. Bordeaux-Bègles: 1 essai Forbes (37), 1 transformation Reihana (38), 1 pénalité Reihana (28) ; Clermont: 1 essai Buttin (19), 3 pénalités James (4, 51), Skrela (70), 1 drop Skrela (78)-AFP

Source : BO-PB.com

Résumé Bordeaux vs. Clermont-Auvergne

558128558125Sans titreSans titre2Sans titre3Sans titre4
Sans titre5Sans titre6Sans titre7Sans titre8

Bordeaux vs Clermont J16, un album sur Flickr.