Les « Kiwis » Champions du Monde !

Benji Marshall auteur d'une très grande finale !

Les treizistes néo-zélandais ont réussi à faire ce que leurs compatriotes quinzistes n’ont plus réussi à faire depuis 1987 : devenir Champions du Monde ! Si une équipe pouvait empêcher les Kangaroos de décrocher le titre suprême, c’était bien ces Kiwis néo-zélandais. Pour mesurer l’exploit accompli par les joueurs en noir il faut savoir que l’équipe d’Australie était championne du monde depuis 1972, année du sacre de l’équipe de Grande Bretagne, et encore à cette époque les Britanniques avait été tenus en échec par les Australiens en finale au Stade Gerland de Lyon (10-10) et n’ont remporté la Coupe que grâce à leurs résultats en match de poule. Pour bien mesurer l’exploit, il faut comprendre aussi que l’Australie ce ne sont pas moins de neuf titres de Champions du Monde. Et également pour comprendre la grandeur de cet exploit, il vous faudra savoir que l’Australie avait mis plus de 180 points et n’en avait encaissé que 16 lors de ce Mondial, que la dernière confrontation (en match de poule) entre ses deux nations rivales avait vu la victoire des Kangaroos 30 à 6, que jusqu’à présent le summum du rugby à treize mondial était le « State of Origin » joué entre deux provinces australienne. Alors cet exploit aura forcément un impact énorme au Pays du long nuage blanc. En effet, si en Australie le XIII est le sport national, au même titre que le football australien, la Nouvelle Zélande, elle, était jusqu’au week-end dernier un pays de Quinze. Mais peut être que ce premier titre mondial viendra un peu changer la donne. Pourtant les Kiwis se présentaient sans leur grande étoile, Sonny Bill Williams, attirée par les Sirènes du Top 14 français. Pourtant aussi les Kangaroos menaient à la pause 16 à 12 mais les Kiwis réussiront à renverser la vapeur en seconde période. À vrai dire le Haka interprété par les Kiwis à quelques centimètres des joueurs Aussies (à l’image du dernier quart-de-finale de rugby à quinze entre les All Blacks et la France.) annonçait déjà que cette finale aurait une saveur particulière, un parfum de nouveauté. La dernière demi-heure de jeu fut particulièrement spectaculaire avec un essai de Hohaia à la 50e, puis un autre de Benji Marshall à la 62e, un troisième essai de pénalité –amplement justifié- suite à une cravate à la 70e et encore un essai, suite à une passe complètement hasardeuse de Billy Slater, de Blair à la 77ème minute.

Belle leçon de courage offerte par les joueurs Mahoris

Les télévisions françaises qui ont complètement méprisé l’événement, auquel une équipe de France a participé, peuvent s’en mordre les doigts : Ce fut un très grand spectacle, rien à voir avec la finale Angleterre-Afrique du Sud du dernier mondial. Et je dis cela en tant que quinziste. Pas de pick and go défensifs, pas de mêlés écroulées, la seule manière de gagner et de produire du jeu, même si je reconnais que ce côté « marche-arrêt » est un peu frustrant quand on a l’habitude au quinze. L’unique déception de ce mondial vient de l’Équipe de France, alors qu’on pensait qu’elle revenait petit à petit sur le devant de la scène. La Nouvelle Zélande est bien la preuve qu’il y a de la place pour le treize dans une grande nation de quinze. J’irai plus loin dans mon raisonnement, le treize devient rapidement une source d’inspiration et apporte toujours un vent nouveau au monde du Quinze, le développement du treize en France boosterait le rugby français dans son ensemble. L’arrivée de la France dans le tournoi des « Tri Nations » devrait permettre à l’Équipe de France de se rapprocher du niveau des Kiwis ou des Kangaroos. Il faut l’espérer.

Un dernier Haka pour célebrer la victoire !

 

Photos de la finale sur le site des Titans : http://www.titans.com.au/forum/showthread.php?t=13602

Rugby à XIII : La grande désilusion !

« Adieu veau, vâche, cochon… »

 

La France en grande difficulté
La France en grande difficulté

 Après la nette victoire tricolore sur les bravehearts écossais, nombreux, comme moi, étaient ceux qui espéraient voir la France redorer la blason du rugby à XIII français. Malheureusement pour nos hexagonaux et heureusement pour ces formidables joueurs Fidjiens, l’équipe bleu-blanc-rouge s’est faite balayée du Mondial. Soyons honnêtes, on voit mal comment l’équipe nationale écossaises pourrait battre cette équipe des Fidjis qui a dominé la France dans tous les compartiments de ce jeu. Le score est sans appel : 42 à 6 pour les îliens ! L’entraîneur des Bleus, l’Australien John Monie, après la défaite a fait savoir que la France a besoin d’une deuxième franchise en Superligue derrière celle, déjà existante, des Dragons Catalans. Ça serait sans doute très bien, mais à trop vouloir attendre une solution venant de l’extérieur elle ne risque de ne jamais venir. Je crois, sincèrement, qu’on fait fausse route. On ne rejoint pas une compétition pour être au niveau, mais on rejoint une compétition parce qu’on est au niveau. Les Britanniques font déjà énormément pour sauver le rugby à 13 français, tout simplement parce qu’ils savent qu’il en va de la survie et de leur sport. La France a de la chance d’être un territoir de 60 millions d’habitants et une « grande moyenne » puissance de ce monde, ce qui lui vaudra le privilège de jouer les tri-nations à partir de l’année prochaine, les Fidjiens visiblement meilleurs joueurs, eux, n’auront pas cette chance. Plus nous aurons d’équipe françaises en Superligue, plus notre championnat sera pauvre. Et si je me réjouis de voir des équipes françaises rejoindre la Superligue, je m’attriste d’assister à l’appauvrissement de l’Élite 1. En effet, renforcée de bons joueurs étrangers, une franchise française est capable d’obtenir des résultats, comme ce fut encore le cas cet année mais dès que l’on change ces étrangers par des joueurs français qui joue en Élite 1, le niveau baisse inexorablement d’un ton. Il est grand temps de trouver une solution interne. Peut être que le retour à une France Rugby League, avec les 100 meilleurs joueurs regroupés dans 6 ou 8 provinces, permettrait à la France de se créer elle-même sa propre élite sans être à la merci des bons vouloirs de ces messieurs de la Superligue. Il est vraiment regretable, et je le dis comme quinziste, de voir qu’un sport qui déplaçait autrefois les foules comme peut le faire aujourd’hui le rugby à quinze, se meurt chaque jour un petit peu plus.

 

L’Autre Coupe du Monde

Les équipes partticipant à la Coupe du Monde 2008

Les amoureux du rugby à 13, auront du attendre longtemps. Très longtemps. Huit ans, d’attente pour pouvoir suivre enfin ce qui est –leur- mondial. Ce mondial sera d’autant plus excitant que la France aura un rôle à y jouer. Elle devra d’abord gagner son match de ce samedi (26 octobre) contre l’Écosse au Cambera Stadium, puis un autre match, qui ne s’annonce pas facile, contre la redoutable équipe des Îles Fidji qui joueront presque à domicile à Wollongong (82 km au sud de Sydney) le 1er octobre. Ce match ne devrait pas être une partie de plaisir, mais les Tricolores ont largement les moyens de l’emporter. Ensuite il faudra, jouer et surtout gagner la meilleure équipe du Groupe C (probablement les Îles Samoa ou les Îles Tonga),  et si tout se passe bien, l’équipe de France devrait affronter la meilleure équipe du Groupe 1, lors d’une demi-finale qui aura lieu au Sydney Football Stadium, le match s’annonce très chaud, surtout qu’il s’agira très probablement de l’Australie à domicile… Cette rencontre devrait sonner le glas des Tricolores, à moins que…

 

L’époque où la France était une véritable terreur de ce jeu semble bien loin, depuis 1981, année où elle a remporté la Coupe d’Europe, la France n’a plus jamais gagné la moindre compétition d’envergure. Mais, sur le papier en tout cas, les Tricolores semblent avoir repris des couleurs. Les Dragons Catalans, seule franchise française de Superligue, à terminer troisième de la saison régulière et a atteint la finale de la Challenge Cup  l’an dernier, ont fourni 12 des 23 joueurs de l’équipe de France qui est partie en Australie. De plus, deux autres joueurs français qui jouent en Superligue dans d’autres équipes sont du voyage : Il s’agit du talonneur des Harlequins RL, Julien Rinaldi (Il y joue depuis 2002 avec les Wakefield Trinity Wildcats) et du deuxième ligne du club mythique des Leeds Rhinos, Éric Anselme qui évoluera l’an prochain avec le Toulouse Olympique. Ça sera, un petit peu plus compliqué pour les neufs joueurs évoluant dans le championnat de France, de leur comportement et de leur capacité à s’adapter à un jeu, plus rapide, plus puissant, plus viril, dépendra probablement les bons résultats. C’est sans doute ce qui a poussé, les dirigeants du XIII de France à envoyer 4 de ses joueurs en stage dans le club très prestigieux club des Brisbane Broncos, qui évolue dans la meilleure ligue planétaire la National Rugby League australienne. Il s’agit de Maxime Grésèque (qui avait déjà fait quelques piges pour Wakefield en Superligue) de Pia, Christophe Moly et Teddy Sadaoui respectivement ouvreur et centre de l’AS Carcassonne et Sébastien Planas centre du Toulouse Olympique (rapport de stage ici à http://stagebrisbane.blog4ever.com )   . Très important aussi sera l’apport des deux joueurs nationalisé, d’origine australienne, Jared Taylor ancien arrière des Cronulla Sharks, aujourd’hui au Football-Club Lézignan et de l’ailier Justin Murphy qui apportera toute son expérience acquise dans diverses franchises de NRL et de Superligue. Vraiment, cette équipe a de la gueule et pourrait surprendre son monde. Et surtout ce que je souhaite vraiment par-dessus tout, c’est qu’elle redonne ses lettres de noblesses à un sport, autrefois adulés des Français, et aujourd’hui entré dans l’oublie et qui peut être vraiment très spectaculaire lorsqu’il est pratiqué au plus haut niveau et dont les règles sont accessibles au plus grand nombre. Je suis né dans une famille quinziste, mais je sais que partout dans le monde où les deux sports cohabitent, le treize n’a fait que dopé le jeu des quinzistes.

 

L’équipe de France pour le match contre l’Ecosse :

 

L’équipe de France : Taylor – Sadaoui, Raguin, Wilson, Murphy – (o) Bosc, (m) Grésèque – Mounis – Guisset (cap.), Anselme – Fellous, Rinaldi, Elima.

 

Remplaçants : Wynne, Fakir, Casty, Moly.

 

Un dernier mot : ALLEZ PETITS BLEUS !